Ahhh les dreadlocks ! Quoi de plus simple et original comme coiffure ? Paraît qu’on a l’air cool avec des locks sur la tête. Ce qui est certainement vrai, tant cette coiffure presque mythique fascine et suscite de nombreux clichés et idées reçues. Elle est généralement associée (à tort) dans l’inconscient populaire à une communauté d’individus (rastas). Pourtant on retrouve les dreads dans presque toutes les communautés de la société, de l’artiste au militant, sans oublier les adeptes de spiritualité. Portées presque partout, les dreadlocks ont une histoire que peu connaissent, une culture, une pratique ainsi que diverses connotations religieuses, politiques et sociales. Tout un phénomène donc que nous allons vous faire découvrir. Peace and love !
Sommaire
Histoire des dreadlocks
(Petite parenthèse) Saviez-vous que le terme désignant ces imposantes mèches de cheveux naturels emmêlés, parfois nommées simplement dreads ou locks, a une essence sacrée ? En effet, dreadlocks, qui signifient littéralement « boucles de la peur » en raison de l’aspect brouillon de la coupe, est un terme utilisé par la communauté rastafari pour désigner cette coiffure sacrée et caractéristique de ce mouvement. S’appuyant sur les textes saints de leur bible (HOLY PIBY), les rastas voyaient dans le port des dreadlocks une expression de la crainte de Dieu (dread of God). Voilà pour le côté spirituel du mot. Revenons en maintenant à l’histoire des dreadlocks.
Universellement connues, les dreadlocks ou cadenettes ont traversé les âges et les continents. Certains s’accordent même à dire que c’est la coiffure la plus vieille du monde. Une opinion plutôt fondée puisque les premières traces de cette majestueuse tignasse remontent à la préhistoire. C’est dire !
Mais, pour faire plus précis, les toutes premières des dreadlocks femme et homme ont été recensées à l’époque de l’Égypte antique, notamment chez les hauts dignitaires du royaume. À la lecture des bas-reliefs retrouvés par les archéologues, il apparaissait ainsi que des Membres de la famille royale et des députés portaient des locks sous forme de perruques. Plus concret, de vieilles momies égyptiennes portant des dreadlocks ainsi que des perruques dreadlockés ont été mises à jour sur des sites archéologiques.
Il y a aussi ces textes sacrés de l’Hindouisme (Vedas) qui faisaient mention des dreadlocks et constituent des preuves écrites de l’existence des locks 25 00 avant J-C. Selon les Vedas, le dieu Shiva et ses disciples étaient décrits comme des ja Taa, ce qui signifie « portant des nœuds de cheveux emmêlés ».
Les dreadlocks étaient également présentes dans la culture mexicaine. L’historien William Hickiling Prescott y a notamment fait référence dans sa description d’un rituel aztèque où les prêtes portaient des « boucles longues et emmêlées » tout en désordre.
Si la coupe en elle-même remonte à des siècles avant J-C, le nom moderne dreadlocks n’est apparu qu’à la fin des années 1950 en Jamaïque, terre du mouvement rasta. Ce sont ces derniers qui l’ont popularisé lorsqu’ils commencèrent à porter des locks à l’aspect « effrayants », donnant ainsi naissance au terme « dreadlocks ». Toutefois, l’origine des dreadlocks chez les rastas est sujette à plusieurs versions. Selon certaines sources, les premières dreads rastas ont été copiées des Indiens venus travailler en Jamaïque tandis que d’autres pensent qu’elles viennent des Mau Mau, un groupe de rebelles qui combattait le colonialisme britannique au Kenya durant les années 50. Toutefois, il semblerait que les dreads rastas aient une origine biblique comme expliqué plus haut.
Adoptées dans presque toutes les cultures, les dreadlocks sont portées aux quatre coins du globe. On les retrouve ainsi chez plusieurs peuples et communautés d’Afrique (Masaïs, Akans, Bantous, Soninkés, Baye Fall…), d’Asie (Hindous, Sâdhu.. ) et d’Amérique, où ils ont diverses connotations.
Les dreadlocks se sont également intégrées dans la culture populaire occidentale, en raison notamment de la popularisation du reggae. Les locks ont ainsi été adoptés par plusieurs célébrités sur lesquels nous reviendrons plus en détail dans de futurs articles (acteurs, athlètes, artistes..), devenant très répandus dans le milieu du cinéma et du Hip hop américain.
Un succès pérennisé par l’industrie de la mode et de la beauté, qui a surfé sur la tendance, proposant de nombreux produits, articles divers, bijoux et services d’entretien pour l’entretien et la valorisation des dreads. De nombreuses variantes de dreadlocks ainsi que des prolongements synthétiques ont ainsi été créées par les capilliculteurs. Plusieurs modèles ont également vu le jour dans les salons de coiffure des communautés afro-américaines, tandis que les tapis de mode du monde entier voyaient défiler des mannequins aux têtes lockées.
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S’il s’agit d’un phénomène très répandu, le port des dreadlocks a diverses connotations (religieuse ou politique ou sociale) selon les cultures. Il peut ainsi exprimer l’appartenance à une communauté religieuse, ethnique, un mouvement politique ou être simplement un effet de mode.
Les dreadlocks dans les cultures
En Afrique par exemple, les Baye Fall du Sénégal portent les dreadlocks en référence à un grand marabout et croyant musulman nommé Ibrahima Fall, et qu’ils considèrent comme leur père spirituel.
Autre signification, en Asie de l’Est, notamment en chine, les dreadlocks et certaines variantes de locks (Koltun) étaient utilisées par les ascètes et certains nobles comme amulette gage de bonne santé.
En Inde, les sâdhu sacralisent les dreadlocks qui constituent pour eux, l’expression de leur rejet de la vanité et de l’attachement aux apparences physiques. En Inde, les locks sont d’ailleurs généralement portées par les personnes de foi.
Chez les rastafaris, le port des locks a également une connotation spirituelle et symbolise le rejet de la décadence et des maux qui minent la société contemporaine.
Les dreadlocks ont aussi des implications politico-sociales. C’est notamment le cas chez les Afro-Américains qui utilisent les locks comme arme identitaire ou outil de rejet des valeurs étrangères au peuple africain. D’autres poussent la chose plus loin, désapprouvant même le port des dreadlocks par les personnes de peau blanche, voyant là une forme d’appropriation culturelle.
Les locks symbolisent également la lutte contre l’oppression raciste, l’impérialisme blanc ou le système en général. On les retrouve ainsi chez les militants nationalistes, panafricanistes noirs, anti-système, alter-mondialistes ou écologistes.
Différents types de dreadlocks
Une fois l’histoire dite, passons aux variétés de locks que vous pourrez faire.
- Les dreads naturelles
Hormis les formes de nœuds qui peuvent varier au bon gré de celui ou celle qui porte les dreads et des techniques utilisés, il existe deux types de locks naturels : les locks épaisses et les locks fines plus travaillées.
Les locks épaisses sont la forme de dreads naturelles la plus courante. Elles prennent leur base sur les cheveux courts et sont caractérisées par des mèches très grosses et impressionnantes.
Les locks fines par contre sont plus travaillées et débutent sur des nattes ou tortilles. La grosseur de leurs mèches dépendra de celle des nattes de base, ce qui permet plus ou moins d’en contrôler l’évolution.
- Les dreads synthétiques
Si à l’origine, les dreads n’étaient que de longues mèches emmêlées peu soignées, la mode en a fait un élément de style, créant ainsi plusieurs variantes de locks à partir de dérivés synthétiques. On recense généralement cinq types de dreads synthétiques :
les dreads roulées : il s’agit de dreads synthétiques classiques qui sont lisses et roulées. Elles sont très fines et discrètes.
les dreads au crochet : ce sont des locks synthétiques obtenues à l’aide d’un crochet. Elles sont plutôt épaisses, douces et ont un aspect très naturel.
les dreads effet naturel : il s’agit d’un mélange de dreads roulées et de dreads au crochet. De ce fait, elles ont un aspect irrégulier et sont volumineuses.
les dereads wrapped : ces locks synthétiques ont un aspect uniforme, un peu comme de petits boudins alignés dans une séquence parfaite. Elles sont épaisses et volumineuses. Elles peuvent être combinées avec celles au crochet ou roulées.
En dehors des dreads synthétiques, on peut également citer les dreads Wool qui sont en laine, les Cyberlox faites en crin à chapeau, les atebas qui sont aussi en laine et les Steamlox qui sont une variante des Cyberlox.
Comment faire des dreadlocks
Si vous cherchez comment faire des dreadlocks femme et homme naturelles, alors dites adieu à tous vos peignes.
Les locks naturelles sont le simple résultat de la pousse normale des cheveux combinés à quelques méthodes pratiques pour accélérer et contrôler l’emmêlement des cheveux. Il existe donc plusieurs méthodes pour former ses locks, chacune étant adaptée à un type de cheveux et à un résultat précis.
5 méthodes sont généralement utilisées pour faire des dreadlocks femme et homme :
La méthode naturelle, rasta ou roots : qui consiste simplement à ne rien faire et laisser la nature faire tout. Par contre il faudra être patient, car le résultat mettra du temps (2 ans) à se dessiner et dépendra également du type de cheveux. Avec cette méthode, vous obtiendrez des locks très « roots », irrégulières et pas forcément de la même taille.
La méthode du crêpage global, du gant, de la serviette ou de la jungle : cette méthode, souvent dite naturelle à tort, permet de former soi-même ses dreads. Elle vous permettra d’accélérer l’emmêlement des cheveux et s’applique en deux étapes. La première est celle du crêpage qui consiste à former dans un premier temps des nœuds avec vos mains, une serviette ou un gant de toilette. La seconde étape est celle du palm rolling et permettra de former les locks en roulant dans les paumes les mèches obtenues à l’étape du crêpage. Cette méthode permet d’avoir des dreads régulières et rondes.
La méthode du peigne et des nœuds : pas simple à appliquer, ces deux méthodes nécessitent en plus des mains pour faire des nœuds, l’utilisation d’un peigne à dents très fines. Elles permettront d’avoir des locks régulières et compactes.
La méthode synthétique : c’est la moins naturelle de toutes, mais pas la moins efficace. Elle consiste à se faire poser des dreads synthétiques dans un salon de coiffure spécialisée. Selon le résultat souhaité, vous choisirez le type de locks synthétiques que le coiffeur ou la coiffeuse se chargera de vous poser suivant diverses techniques. En général, le résultat est assez bluffant, et avec cette technique vous pourrez avoir des locks de différentes couleurs.
Entretenir ses dreadlocks
Entre nous, faut quand même pas croire ceux qui disent que les locks ne se lavent pas. C’est vrai que les shampoings démêlants et autres après-shampoings sont interdits, mais il faut se laver les cheveux. Hygiène de vie basique n’est-ce pas ?
Vous l’aurez compris, pour maintenir ses locks, il faut bien les entretenir. Pas besoin de produits chimiques. L’eau et le savon suffisent largement. Et pour cela vous pourrez utiliser des shampoings sans résidu (bio) ou du savon de Marseille qui faciliteront la cohésion des nœuds.
L’essentiel c’est de prendre le temps nécessaire pour laver et bien rincer ses dreads. Il est conseillé de les laver au moins une fois par semaine, mais vous pourrez les laver plus souvent si vous le souhaitez.
Il est également recommandé d’appliquer 1 ou 2 fois par an, un shampoing au bicarbonate de soude à vos locks afin d’éliminer toute trace de résidus, de produits ou de poussières présente dans les dreadlocks. Vous pourrez concevoir vous-même votre lotion de lavage avec du bicarbonate de soude qu’on trouve dans le commerce et de l’eau chaude. Il faudra juste mélanger une cuillère à soupe de bicarbonate à un litre d’eau chaude dans une bassine, puis y tremper vos dreads (envions 15 minutes) et les rincer. C’est tout !
Pour mieux dresser vos locks, vous pourrez également rouler vos mèches chaque jour dans les paumes afin de rentrer les petits cheveux. Une technique à répéter sur chaque dreads quelques minutes par jour.
Une autre méthode pour maintenir la racine de ses drealocks femme et homme compacte consiste à prendre chaque mèche à la base entre deux doigts puis la faire rouler d’une autre main pendant quelques minutes. Cela permettra d’enrouler le cheveu autour de la locks et de resserrer la racine. Une méthode efficace, mais qui demande de la patience pour ceux qui ont beaucoup de mèches.
Il existe également d’autres produits naturels et méthodes efficaces pour mieux entretenir vos dreadlocks femme et homme. Faites un tour dans la rubrique entretien pour en savoir plus !
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